L`histoire des Warwick

Voici un beau travail historique concernant la marque Warwick. Cet article est une traduction francaise venant du Forum Onlybass et effectue par kascollet. Merci a lui.
http://onlybass.com/index.php?/topic/54103-histoire-des-warwick-premiere-partie-1982-1992/Warwick

Pour les amateurs de basse électrique Warwick, je présente aujourd’hui une histoire de la marque allemande, vue sous le prisme des instruments eux-mêmes. Cette bafouille est une traduction libre d’un gros travail réalisé par un italien et visible sur Megabass.it

C’est bon, vous êtes bien assis ? Alors voici l’Histowick.

INTRODUCTION
La marque Warwick est née en 1982. L’histoire de Warwick est librement visible sur le site de la marque. Il est à noter que son fondateur, Hans Peter Wilfer, fils du fondateur de Framus, a passé ses jeunes années entre les bois, les luthiers et les décideurs, plutôt que sur le terrain de football comme tout jeune homme normal.
Bien que relativement jeune, en 1982, il a donc déjà accumulé une certaine expérience dans l’art de la construction des instruments et les caractéristiques du bois. Tirant parti des contacts préexistants de son père et de Framus, il constitue au préalable un véritable trésor de planches de bois de bonne qualité, qui garantira l’approvisionnement en matières premières des futures basses de la nouvelle marque pour un bon moment. Warwick est, au début, une entreprise très différente de celle que nous connaissons aujourd’hui, à la fois par la taille et par la philosophie. En 1984, la capacité de production est d’environ 60/70 instruments par mois. Il convient de se rappeler que, dans les premières années, les instruments Warwick sont entièrement fabriqués à la main, de sorte que la seule façon à l’époque d’étendre la capacité de production était d’augmenter le nombre de luthiers employés.

C’est parti pour de somptueuses pelles !

NOBBY MEIDEL 1982-1992
Construite en collaboration avec un bassiste allemand, Nobby Meidel, cette première basse a été inspirée par la basse sans tête Steinberger.
La Nobby Meidel a été produite de 1982 à 1992, en un millier d’exemplaires. Elle a représenté une sorte de laboratoire pour Wilfer, qui a mis en oeuvre pour la première fois ses convictions et ses connaissances sur les caractéristiques du bois. Le wenge est par exemple utilisé pour la première fois pour le manche des Nobby Meidel. Le corps est en palissandre, et après quelques premières expériences, le manche est stratifié wengé et palissandre, ce qui donne au tout une rigidité proche du carbone. La Meidel Nobby marque aussi le début d’une longue et fructueuse collaboration entre Warwick et Schaller. Ce dernier réalise un chevalet spécifique pour cette basse, selon les spécifications fournies par Warwick. Initialement, les micros sont fournis par EMG ou Schaller, puis, après 1984, il devient possible de commander en option des micros et une électronique Alembic. À cet égard, la Nobby Meidel est la première basse non produite par Alembic à embarquer les micros et le préampli de Ron Wickersham. Jusque-là, Alembic n’avait jamais accordé l’utilisation de ses composants à des luthiers tiers. En collaboration avec Sennheiser, Warwick conçoit également un modèle très spécial, qui incorpore un système sans fil, appelé “Researcher I”.


Avant de passer aux modèles plus célèbres dans les années suivantes, il est intéressant de noter que Wilfer, du moins au début, est fermement convaincu que l’avenir de la basse électrique passe par des modèles headless. A cette époque, le projet de nouvel instrument est d’ailleurs headless. Ce projet aboutira plus tard sous le nom de Thumb, mais avec une tête.

STREAMER 1984-85
Le design de cette deuxième basse est issu d’un brevet déposé par Ned Steinberger, qui est déja utilisé par Stuart Spector. Cette concurence va causer un différend au long cours entre Spector et Warwick. Les premiers exemplaires de la Streamer montrent l’inspiration évidente de la NS Spector. La tête n’est pas propre à Warwick, mais presque identique à celle de la Spector, sans les mécaniques inclinées actuelles. De la NS, la Streamer copie également la forme concave du corps. En conséquence, le couvercle du trussrod des premières Streamer stipule “Licensed by Spector”.
Cette mention disparaitra plus tard avec l’introduction du sigle W en abalone sur la tête et le changement de la forme de la tête.

Quelles sont les différences par rapport à la Spector, en particulier dues au choix des bois ? Le manche est un stratifié en 5 pièces, 3 larges bandes de wenge séparées par deux fines lamelles d’érable. La touche est en wenge. Les deux ailes du corps sont en cerisier (cherrywood). Les premières Streamer ont également d’autres caractéristiques qui deviendront typiques des Warwick. Comme la Nobby, la Streamer a par exemple une finition naturelle cirée. En fait, il ya aussi des exemples de Warwick de couleur dans ces années, mais ils sont très rares. L’électronique est signée MEC avec une égalisation à deux bandes, module identique à celui mis au point pour la Nobby. L’opinion est très répandue, et erronée, que l’électronique MEC a été introduite plus tard, en même temps que les micros MEC. En fait, cette électronique est montée d’origine sur toutes les Warwick depuis les premières heures. Warwick n’a par contre pas développé sa propre gamme de micros immédiatement, mais s’est tourné vers les fabriquants spécialisés, ce qui est d’ailleurs courant à l’époque à ce niveau de gamme.
Les choix de micros proposés sont principalement EMG, Bartolini, Seymour Duncan, OBL (par Bill Lawrence) et Alembic. La disposition des micros de la Streamer est toujours en vigueur aujourd’hui, un split-coil et un simple (P + J). Une des caractéristiques également empruntée à Spector est que les deux éléments du P sont inversés par rapport à la norme (la Precision Bass), puisque les aimants relatifs au RE et au SOL sont près du manche, et ceux du MI et du La coté chevalet. Le chevalet est le 3D de Schaller qui fournit également les potards, les mécaniques et les incrustations de la touche. La pile est placée directement dans le compartiment électronique. Autres éléments très caractéristiques introduits sur la Streamer le sillet laiton réglable Just-A-Nut-1 (qui ne s’appelait pas encore ainsi) et les frettes plus ou moins grosses, faite d’un alliage spécial de bronze et d’argent, avec sa couleur dorée caractéristique, frettes qui selon la maison Warwick constituent un ingrédient clé dans le son de leurs basses.
Le son de ces Streamer est en effet très intéressant, en particulier en raison des propriétés des bois employés. D’une part le manche majoritairement en wenge amène agressivité et brillance, d’autre part le corps en cerisier donne chaleur et douceur, mais toujours en respectant la propreté et la définition du son, qui n’est jamais boueux. Le résultat est un timbre grave, granuleux, mais aussi capable d’être docile et calme. Dès cette incarnation précoce de la Streamer on retrouve le grondement caractéristique (du à la grande quantité de wenge qui compose le manche), qui sera le sens principal du slogan de la marque, le “Sound of wood”, en plus de la prédisposition naturelle à percer le mix, prérogative Warwick dès le début.

STREAMER 1985-87
En 1985, changement du design de la tête avec l’introdution de la tête Warwick moins trappue et plus travaillée que le design Spector
Peu de temps après, les mécaniques sont inclinées vers le manche.

Voila une forme de transition avec la nouvelle tête mais sans inclinaison des mécaniques

A cette époque, les lattes d’érable du manche sont remplacées par des bandes en cerisier (comme les ailes du corps). L’érable des toutes premières est reconnaisable à sa couleur un peu plus claire que le cerisier.

Erable + cerisier

Cerisier + cerisier

JD THUMB – 1985-86
La thumb est la première basse conçue intégralement par Warwick, si l’on considère que la Nobby Meidel et la Streamer sont d’inspiration Steinberger et Spector.
Les initiales JD sur la première version de la Thumb sont celles d’un bassiste américain, militaire affecté en Allemagne, qui a joué un rôle actif dans la création du modèle.

De la Streamer, la Thumb hérite de plusieurs caractéristiques, mais diffère par de nombreux éléments importants.
Tout d’abord le manche conducteur est fait de 7 pièces de bois au lieu de 5. Les 4 lattes de wenge sont séparées par 3 lattes de bubinga (plus larges que les lattes érable/cerisier de la Streamer). La touche supporte 26 frettes comme la Nobby Meidel, et le manche est dissimulée par une table rapportée au niveau du corps, construction dite “hidden-neck”. Dans la pratique, le manche s’amincit considérablement quand il pénètre dans le corps, ou il est recouvert d’un bloc de bubinga. Ce bloc central accueille donc les micros et le chevalet, ce qui influence le son. Les ailes du corps sont également en bubinga. Le manche est légèrement plus large au sillet que la Streamer : 40,5 mm contre 40,0 mm, la largeur à la 24ème case restant identique (60 mm) Pour la configuration micro de la JD, Warwick choisit le J + J. Là encore, toutefois, le positionnement des micros n’est pas standard car le micro chevalet est placé en diagonale, dans le but d’augmenter le volume et les graves des cordes aigues et la définition des cordes graves. En dehors de quelques détails, cette première JD Thumb a donc déjà toutes les caractéristique qui resteront fixes les années suivantes.

Mécaniques en retrait dans la tête creusée

Quelques têtes de Thumb de l’époque (les deux de gauche). Admirez la lutherie :

En ce qui concerne le son, Warwick va encore plus loin dans la voie déjà prise par la Streamer.
L’utilisation à la place du cerisier du bubinga sur la JD Thumb, bois nettement plus dense, rend le son beaucoup plus dur et agressif. La définition de mediums est élevée au maximum, résultant en un timbre grave et sombre comme peu d’autres. Une sorte de Jazz Bass très énervée. La Thumb devient bientôt le fer de lance par excellence de Warwick, et contribue à lui donner une certaine visibilité et identité sur le marché.
En 1986, est présentée la version 5 cordes de la Thumb, avec un manche toujours en 7 pièces. La Thumb 5 n’est pas une simple réplique de la 4 avec une corde de plus. Le micro manche est en effet nettement rapproché, voir collé au micro chevalet et parallèle à celui-ci. La Thumb 5 est donc encore plus extrême que la 4 cordes, et ses 2 J rapprochés en font une 5 cordes d’une agressivité assez extrème.
Pour cette première 5 cordes, Warwick choisit un écartement intercordes étroit, bienvenu pour certains, détesté par les autres. A l’époque, la Thumb est la première basse 5 cordes produite en Europe. Le modèle subira dans les années à suivre plusieurs restyling mais, contrairement à la Streamer, demeurera essentiellement inchangé jusqu’à nos jours.

1987: Le chevalet façon Alembic
En 1987, Warwick introduit le chevalet maison en deux parties, clairement inspiré de celui des Alembic. La conception du chevalet est la propriété de Warwick, même si la production est de nouveau confiée à Schaller. Il est en deux pièces de laiton, même matérieu que son prédécesseur, le Schaller 3D. Visuellement très différent du 3D, il en conserve cependant les caractéristiques principales et permet à l’utilisateur de régler tous les paramètres de son instrument (hauteur du chevalet – hauteur de chaque corde – intonation – distance entre les cordes).

Avant

Après

STREAMER STAGE 1 1987-1989
1987 a été une année charnière dans l’histoire de la Streamer, en raison de la simultaneité de trois événements majeurs :
1) introduction de la Streamer Stage 2, la modèle existant prennant le nom de Streamer Stage 1. Jusqu’à épuisement du stock de plaque de trussrod, les deux modèles portent l’ancien nom sur la tête “Streamer Bass”.
2) introduction du chevalet type Alembic. Des exemplaires de la première partie de 1987 ont encore l’ancien chevalet. Quelques rares exemplaires de transition de la Stage 1 en cerisier ont été produites avec le nouveau chevalet, avant le changement du bois du corps.
3) apparition de l’érable ondé. Warwick choisit de changer un peu la définition de la Streamer pour créer la Stage 1, abandonnant le cerisier au profit de l’érable flammé. L’impact du point de vue esthétique n’est pas particulièrement évident. La construction est en fait similaire, avec la différence évidente que les bords du manche sont en l’érable, ainsi que les ailes du corps. L’introduction de l’érable flammé est postérieure à celle du chevalet en deux parties.

Stage 1 érable de 1989

Pour résumer la situation dans les Streamer Stage 1 des années quatre-vingt, il existe trois variantes principales:
1. version initiale, manche wenge/érable, corps cerisier
2. version sans érable, manche wenge/cerisier, corps cerisier
3. version sans cerisier, manche wenge/érable, corps érable
Au cours de cette période ont également été fabriquées quelques Stage 1 avec un seul micro double Bartolini style Musicman.

Rare Stage 1 avec un Humbucker

THUMB 1987-89
En 1987, la Thumb subit une refonte, suite à une collaboration cette fois beaucoup plus étroite avec Jack Bruce. Le restylage modifie légèrement la jonction entre le corps et le manche conducteur. La refonte concerne également la tête, avec l’adoption de mécaniques traditionnelles au lieu de celles en retrait dans la tête creusée. Les initiales JD disparaissent de la tête de la Thumb qui devient juste Thumb Bass. Comme précédement, certains exemplaires de transition portent encore les initiales JD jusqu’à épuisement de l’ancienne plaquette. L’adoption du chevalet deux pièces commence progressivement sur les Thumb en 1987, mais en tout cas après le remaniement. Toutes les JD Thumb ont donc l’ancien chevalet. A partir de 1988, les Thumb sont toutes équipées du nouveau chevalet.
Courant 1988, la Thumb subit un petit changement, le manche est déplacé un peu plus en dehors du corps.

C’est à cette époque qu’est introduite la version 6 cordes de la Thumb. La 6 est dérivé de la 5 corde, avec la différence substantielle pour les micros qui sont deux soapbars Bartolini. Ces soapbars sont inclinés comme les 2 J de la 5cordes.
Pendant des années, seuls ces micros Bartolini seront disponibles sur les Warwick 6-cordes. Si la Thumb 4-cordes est déja une basse lourde et un peu déséquilibrée, la version 6-cordes porte ces deux défauts à un niveau extrème. On note à cet époque l’apparition sur certains spécimens du bubinga pommelé, une variante de bubinga qui n’apporte rien de plus en termes de son, mais contribue à un bel effet visuel.

STREAMER STAGE 2 1987-1989
Tel que mentionné plus tôt, en 1987 sort un nouveau modèle. La Stage 2 reprend la forme de la Stage 1, bien qu’elle soit légèrement modifié, et la technique de construction de la Thumb. La manche est alors un 7-pièce, semblable à celui de la Thumb (y compris en ce qui concerne la largeur) avec deux différences, les trois lattes en afzelia au lieu du bubinga, et une touche à 24 frettes (comme la Stage 1).



Il est à noter que certaines rares Streamer Stage 2 ont un manche en wengé/érable (ou cerisier), avant l’adoption définitive du couple wengé/azfélia.
Le corps de la Stage 2 utilise un nouveau bois, l’azfélia. Le choix des micros est en quelque sorte un juste milieu entre les deux soeurs aînés de la Stage 2. En fait, la configuration JJ de la Stage 2 est proche de celle de la Thumb 4 cordes, à ceci près que le micro chevalet est droit et un peu plus loin du chevalet. Comme sur la Thumb, la manche conducteur est caché sous la table, et les micros et le chevalet sont situés sur le bloc d’afzelia couvrant le manche. L’électronique MEC est le 2 bandes eprouvé, et est équipé d’un potentiomètre interne qui permet de sélectionner l’un des 3 presets fournis. Les presets influent sur le volume de sortie et le volume des mediums. Les inlays plutôt grands sont des Ying/Yang, un peu flashy mais faisant de l’effet.
Le son de cette nouvelle basse est typiquement Warwick, mais diffère des deux autres modèles. L’afzelia procure des graves très profonds, mais en même temps très définis. Assez loin de la nouvelle Stage 1 en érable, la Stage constitue un compromis entre l’ancienne Streamer en cerisier et la Thumb. Probablement le modèle le plus équilibré en termes de son jamais réalisé par Warwick. Le volume de production des la Stage 2 est beaucoup plus faibles que dans celui de la Stage 1 et de la Thumb, et cela est particulièrement vrai pendant les premières années de la vie du modèle. Pour cette raison, il est difficile de trouver une de ces Streamer Stage 2 originelles. En 1989, sort la version 5 cordes. Contrairement à ce qui s’est passé quelques années avant avec la Thumb, dans le cas de la Stage 2, Warwick ne fait qu’ajouter une corde, sans repenser la disposition des micros. La différence sonore entre les Stage 2 4 et 5 cordes est donc moins évident qu’entre les Thumb 4 et 5 cordes.
Alors que les Stage 2 de cette période sont rares, la version 5 cordes l’est encore plus. Les Streamer Stage 2 de la fin des années 80 sont à ce titre un des modèle les plus recherchés de l’histoire des Warwick.

BUZZARD – 1986
La Buzzard est née en 1986, d’une collaboration avec un bassiste de prestige, John Entwistle. De forme frappante, la Buzzard a cependant les caractéristiques typiques de la maison. Manche stratifié en 7 parties wengé/zebrano, ailes en zebrano. Les micros sont 2 split-coils type Précision, le micro chevalet étant inversé comme celui de la Stage 1. Détail unique chez Warwick, la Buzzard est la seule à ne pas être équipé de la tête standard de la maison. Construits en seulement quelques exemplaires, sur commande dans la pratique, la cête du modèle est très élevé sur le marché de l’occasion.


La DOLPHIN 1988-89
La Dolphin est conceptuellement la fille de la Thumb, à partir de laquelle on obtient le corps de la Dolphin par l’allongement de la corne supérieure et de la partie inférieure du corps. Le résultat de cette métamorphose, qui est une Thumb étirée par les deux côtés, rappelle un peu la forme un dauphin, d’où le nom. La légende dit que Warwick a eu l’idée de concevoir cet instrument après avoir vu un échantillon d’incrustations produites par Schaller, en forme de dauphin, ceux qui ont été adoptées sur la Dolphin. A la grande différence de la Thumb, l’équilibre de la Dolphin est parfait.

Pour le manche, Warwick choisit le mélange wengé/zebrano de la Buzzard et les 26 frettes de la Thumb.
La Dolphin initiale a un écartement au sillet spécifique, plus large que ses soeurs : 44,5 mm contre 40,5 mm pour la 4 cordes. Pour les ailes du corps Warwick introduit un autre bois exotique, le Boiré (appelé parfois “palissandre africain”).
Pour les micros, Warwick choisit une configuration inédite, qui deviendra populaire, un humbucker type Musicman au niveau du chevalet et un Jazz et en diagonale coté manche. Le choix du fournisseur des micros se porte sur Bartolini, l’électronique étant, comme d’habitude, le preampli MEC 2 bandes. En termes de son, la Dolphin est très proche de la Thumb, bien que les possibilités sonores soient plus larges et le son globalement plus équilibré. En 1989 sort la version à 5 cordes, qui n’a pas les mêmes micros que la 4. Le fabricant est toujours Bartolini mais la 5 cordes a deux soapbars perpendiculaires aux cordes. La Dolphin est placée tout en haut de la gamme Warwick avec un prix spectaculaire. La production de la Dolphin, 4 ou 5 cordes, est plutôt confidentielle et les modèles de la fin des années 80 sont extrèmement rares.

1990 : arrivée des micros MEC
L’année 1990 représente un autre tournant dans l’histoire de Warwick et marque la fin d’une époque. La nouveauté est représentée par l’introcudtion des micros MEC. L’apparition des micros MEC a lieu très tôt au cours de l’année 90, certainement en février. Les MEC remplacent les EMG par défaut sur les modèles suivants : Thumb 4 / 5 cordes, Stage 2 4 / 5 cordes, Stage 1 4 cordes. Restent en Bartolini les modèles qui n’avaient pas de micros EMG :Thumb 6 cordes, Stage 1 6 et 5 cordes, Dolphin 4 / 5 cordes. Le changement est progressif et en fonction des modèles, certaines basses sortent encore avec des EMG courant 90.
La décision de construire les micros en interne est en quelque sorte la réponse à une nécessité. Warwick était fourni par EMG comme Spector. La bataille juridique avec Spector avait rendu très difficile (et coûteux) l’approvisionnement en micros EMG. Suite à cette expérience Warwick cherche à contracter un partenariat exclusif (comme celui entre EMG et Spector), mais ces tentatives n’aboutissent pas. Finalement, la marque allemande décide de faire cavalier seul. C’est aussi dans ces années la que la demande grossit et commence à exercer une pression sur l’entreprise et son potentiel de production. A l’époque, la capacité de production était de l’ordre de 100/120 unités par mois, ce qui commençait à être très insuffisant.

STREAMER STAGE 1 – 1990
En 1990, la Streamer Stage 1 évolue radicalement, même si la forme reste inchangée. Le changement concerne le manche. Concrêtement, les pièces de bois sont inversées entre le wengé et l’érable, avec pour résultat un manche en érable 3-pièces avec, en alternance, de minces lattes de wengé. La “Spectorisation” de la SS1 continue et prend une tournant décisif à un moment où EMG a abandonné Warwick. La configuration micro, identique Spector, est maintenue. La nouvelle Stage 1 est une basse complètement différente de la Streamer originale, mais aussi de la version érable wengé imédiatement précédente. La nouvelle Stage 1 a un son très lumineux et moderne, plus proche de la NS Spector, et perd le caractère grogneur qu’apportait le wengé. Ainsi, la Stage 1 devient une sorte de “Warwick pour ceux qui n’aiment pas le son Warwick.”?
La SS1 4 cordes est montée en micros MEC, les 5 et 6 ont toujours les Bartolinis pour l’instant.

THUMB Jack Bruce ÉDITION LIMITÉE 1990
En 1990, la collaboration avec Jack Bruce aboutit à une édition limitée de la Thumb. 100 exemplaires fretless 4-cordes, numérotés “JB Limited Edition” qui diffèrent de la fretless normale principalement par la présence de LED rouges. Les micros sont les MEC désormais standards. La demande est très faible, et l’est restée. Cependant, ce modèle a été intégré à la gamme quelques années plus tard, et est toujours au catalogue.

DOLPHIN en micros MEC
Dans le cas de Dolphin 4 cordes, l’adoption des micros MEC a conduit à une modification plus substantielle par rapport à ce qui s’est passé sur les autres modèles. Initialement, MEC ne fabrique pas de humbucker type Musicman MM, un pareil micro n’apparaitra que des années plus tard pour les FNA puis les Jazzman. Il n’existe donc pas de remplacement direct pour le micro Bartolini chevalet de la Dolphin. Warwick, invente alors le Twin-J, micro double composé en réalitée d’une paire de J côte à côte dans un seul boitier. Le split possible de ce micro double donne également accès à la configuration JJ des Thumb et SS2. Pour cette raison, la Dolphin est un l’unique 4 cordes à ne pas passer immédiatement aux micros MEC. Il existe donc des Dolphin de 1990, qui ont encore du Bartolini. En 1991, toutes les Dolphin sont équipées en full-MEC. Vers 1992, la couleur de l’accastillage passe du gris titane au doré.

Accastillage titanium

Accastillage doré

1991 – année de transition.
De nombreuses petites évolutions marquent cette année, et plusieurs d’entre-elles préparent les grandes mutations à venir.
Globalement, la lutherie se simplifie en perdant des détails un peu partout. C’est un premier pas vers l’industrialisation et la rationalisation.
– Les inlays sur la touche disparaissent des Streamer Stage 1 et Thumb et ne restent que sur la Stage 2 et la Dolphin
– à l’arrière du corps, le logement dédié à la batterie disparait, la pile retrouvant sa place dans le compartiment électronique, comme sur la toute première Streamer
– la trappe du compartiment électronique se standardise et adopte un systéme de fixation sans vis

INFINETTE – 1991
Un nouveau modèle est créé à partir d’un prototype de Stefen Manz. Macnhe conducteur en érable 3 pièces, ailes du corps en etimoa et table érable moucheté Micros et électronique sont tirés de la Dolphin, bien que le J ne soit pas oblique. N’ont été commercialisées que 100 exemplaires numérotés de ce modèle, qui n’a d’ailleurs pas de nom. Le sobriquet “Infinette” donné a posteriori correspond au mélange entre la forme du corps (que la Corvette adoptera l’année suivante) et la configurations micros et les bois haut de gamme (qui seront intégré à l’Infinity, près de 10 ans plus tard).

1992 – Début de la nouvelle ère et fin de l’artisanat
1992, contrairement à 1991, est une année de révolutions dans la maison de Warwick.
La première est une révolution silencieuse, et subtile. A cette époque, la plainte assez fréquente chez les utilisateurs de basses Warwick concerne le poids des instruments, très élevé. Warwick fait l’expérience de fournir à des musiciens endorsés des instruments a priori identique aux modèles de l’époque mais équipé d’un nouveau chevalet. Les musiciens qui sentent la différence donnent un avis positif et Warwick valide le changement.
Ce chevalet est identique dans la forme et le fonctionnement, mais le laiton est remplacé par un alliage plus léger, et aussi plus économique à produire. L’objectif est double pour Warwick : réduire le poids et augmenter la rentabilité de chaque instrument.
Le nouveau chevalet léger a un effet collatéral négatif sur certains instruments. La Thumb, qui présente déja un équilibre critiquable devient encore plus lourde de la tête relativement et se place encore plus à l’horizontale du fait de la baisse du poids du corps.
Chez Schaller cette “évolution” fait l’effet d’une bombe et est considéré comme une trahison. Le résultat est la fin du partenariat à long terme avec le fournisseur historique de l’accastillage et des élements de lutherie employé par Warwick.
Comme cela s’était produit pour les micros auparavant, la fabrication de l’accastillage est confié à une société satellite de Warwick et MEC, fournit désormais les potentiomètres en plus des micros et de l’électronique.
Dans la foulée, les strap-locks Schaller quittent les Warwick au profit d’éléments encastrés Jim Dunlop.
Contrairement aux versions 4 et 5 cordes , le chevalet des 6 cordes continue d’être en laiton pendant quelques années, ils sont fabriqués par ABM.
À cet égard, il convient de rappeler que la production de modèles 6-cordes (Thumb et Stage 1) est toujours d’un volume très réduit à l’époque, sur commande ou presque en pratique.

La deuxième révolution est beaucoup plus bruyante, c’est la commercialisation de la première basse à manche vissé de la maison Warwick.
La portée de cette nouveauté est énorme et va changer le visage de la marque. Jusque-là, Warwick n’officiait que dans le créneau des basses haut de gamme fabriquées de façon artisanale et pour un marché de niche. Les choses vont désormais changer irrémédiablement.
Les nouvelles basses “Bolt-On” sont fabriquée selon un processus industriel et aucune d’elles n’aura jamais été façonnée à la main. Ce changement de méthode de construction va permettre à Warwick d’augmenter très fortement sa capacité de production et de partir à la conquête du marché de la basse électrique. Les instruments à manche conducteur pré-existants, qui consituent désormais le haut de gamme de l’offre Warwick seront encore fabriqués à la main pendant quelques années avant de basculer eux aussi vers l’industrialisation.

CORVETTE PROLINE 1992-1994
La Corvette Proline est la première basse à manche vissé produite par Warwick, et reprend la forme du projet “Infinette” dont nous avons parlé plus tôt. Le manche de la Corvette est très important, parce qu’il va devenir la base pour toutes les bolt-on, jusqu’en 1998. Il s’agit d’un manche en 3 pièce de wenge à 24 frettes (touche évidemment en wenge elle aussi), vissé au corps par 4 vis.
Cet manche va au fil des ans récolter des opinions positive de la part des musiciens, pour son extrême stabilité, la précision l’assemblage avec le corps, la bonne accessibilité aux aigus, et bien sûr pour ses propriétés acoustiques. La Corvette a un manche plus étroit que les Warwick haut de gamme à manche conducteur, 38 mm au sillet pour les 4 cordes.
Un manche alternatif en érable est disponible en option. Le corps de la première Corvette Proline est en deux pièces de frêne européen.

L’électronique est passive, comme les nouveaux micros, 2 Jazz MEC siglés “Dynamic Correction”. La Corvette marque aussi l’introduction de la finition satinée. Elle est disponible d’emblée en 5 et 6 cordes. De l’avis général, la Corvette est une bonne basse, qui sonne bien et est bien construite. Le résultat positif de ce modèle marque le début d’une nouvelle ère et confirme la redéfinition de la marque Warwick. En ce sens, la Corvette constitue en événement majeur dans l’histoire de Warwick, autant que la Streamer et la Thumb, mais pour des raisons différentes.

FORTRESS 1993
Surfant sur le succès de la Corvette, Warwick présente rapidement une deuxième bolt-on. La Fortress est positionné un peu en dessous de la Corvette de l’époque et prend alors le rôle d’entrée de gamme Warwick. Le corps de la Fortress est en 3 pièces de frêne mais passera rapidement à l’érable. La Fortress est disponible en deux versions, toutes deux caractérisées par des micros P (non inversé, une première) et J. La première version est entièrement passive, la seconde totalement active (avec les mêmes micros et la même électronique que la Stage 1). Les Fortress de cette période sont vernies (mais pas satinées comme les Corvette Proline). Je ne sais pas si à ce stade, le modèle 5-cordes est déjà prévu.
Le manche de la Fortress est le plus imposant de la maison : 45mm au sillet pour la 4 cordes.

DOLPHIN PRO 2 1992-1994
Entre 1992 et 1994, Warwick tente de produire une version à manche vissé de la Dolphin. C’est la première bolt-on issue d’une version à manche conducteur de la marque.
Cette basse a été construite au Japon par les ateliers Shadow, pour Warwick. Seul un millier d’exemplaires est fabriqué, mais ces basses ne sont pas très recherchées sur le marché de l’occasion compte-tenu du grand décalage entre la qualité de cette Pro2 et celle des basses fabriquées en Allemagne. Corps en frêne, manche en érable et touche en wenge, 2 micros J MEC. C’est, en tout cas, le premier contact officiel entre Warwick et l’Extrême-Orient.

STREAMER BOLT-ON 1993-1997
En 1993, est présentée la première Streamer à manche vissé. Jusqu’à son retrait vers 1997, ce modèle a eu un certain succès. La configuration des micros est identique à la Stage 1, PJ inversé actifs et 2 bandes MEC. La première version est un clin d’oeil à la toute première Streamer Bass avec son corps en cerisier et le manche wengé ou érable à touche wengé.
On peut noter une certaine variablilité dans la construction du manche de la Streamer Bolt-On, certains exemplaires ayant un manche érable/bubinga (avec une épaisseur variable des lattes), d’autres érable/wengé, d’autres tout wengé.

FORTRESS ONE / MASTERMAN 1994-1998
En 1994, le corps en frêne est remplacé par un corps en érable (en 2 ou 3 parties). La version entièrement passive disparaît et une version hybride à micro passifs et électronique active apparaît, en plus de la version tout-actif.
En 1994, est également présenté la Masterman, basse très particulière qui sera très appréciée du public, en particulier des bassistes européens. Ce modèle intègre le micro double J “Twin-Jazz”, déjà vu les sur Dolphin, mais dans ce cas, le TJ n’est pas accompagnée par un micro manche et est placé plus près du manche, entre celui de la Dolphin et le humbucker d’une Musicman. Autre particularité, chaque demi-micro a son propre circuit d’égalisation MEC à deux bandes, ce qui porte le nombre de contrôles à 6 (3 potentiomètres concentriques). Original et polyvalent.
Contrairement à la Fortress One qui propose de série de l’érable non figuré, la Masterman a un corps en érable flammé.
Ces deux Fortress sont disponibles en version 5 cordes (en configuration JJ pour la Fortress One 5).

Fortress One en érable

La Fortress Masterman

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THUMB BOLT-ON 1994-95
La première série de Thumb à manche vissé a eu une vie très courte, n’ayant été produite qu’en 1994 et au début de l’année 1995.
Le manche est comme les autres bolt-on en wenge avec 24 frettes (2 de moins que la NT donc), le corps est en noyer, essence inédite jusqu’alors chez Warwick. La forme de la bolt-on est légèrement différente de celle de la NT, mais conserve des dimensions très réduite, ce qui aboutit du fait de la lourdeur du manche wengé à un équilibre encore plus mauvais que celui de la NT, déjà mis à mal par l’abandon du chevalet laiton. L’électronique et micros, ainsi que leur emplacement, sont les mêmes que la Thumb NT. La Thumb BO est disponible en 4, 5 et 6 cordes.
Au fil des années, malgré ses caractéristiques particulières, la Thumb Bolt-On deviendra un modèle très apprécié.

Thumb BO en noyer

BASSES A MANCHE CONDUCTEUR 1992-1994
Comme on le voit dans cette période, le moteur industriel de Warwick devient la gamme Bolt-On. Les versions haut de gamme à manche conducteur continuent d’être produites et de véhiculer l’image de marque, même si les profits proviennent majoritairement des vissées.
Les modèles NT continuent pour l’instant à être fabriqués à la main comme avant, mais le changement récent des micros (MEC) et l’allègement du chevalet ne sont pas sans impact sur la qualité sonore de ces basses. L’avènement des bolt-on et l’accélération de la production a également un impact négatif sur la gestion du stock de bois qui est employé pour toute la gamme : certains bois qui étaient utilisés à petite échelle, en particulier le wengé (qui est désormais massivement utilisé pour les manches des bolt-on) doivent être rendus disponibles au luthiers et aux machines beaucoup plus vite, ce qui force Warwick a accélérer le temps de séchage des pièces de bois et à être moins pointilleux sur leur choix.

1995 – Le déménagement vers Marneukirchen
En 1995, le site de production historique de Warwick est abandonné et la production est déplacée vers un établissement plus grand et plus moderne.
La nouveau site de production est situé dans le territoire de l’ex Allemagne de l’est, ce qui permet à Warwick de profiter des subventions du gouvernement.
Ce changement marque aussi un tournant décisif vers l’utilisation des machines CNC et, globalement, l’entrée de plain pied dans une ère de production intensive. Warwick est devenu en quelques années un producteur à échelle industrielle. La nouvelle gamme Bolt-On fonctionne bien commercialement et donne de nouvelles ambitions à la marque.
Après s’être positionnée comme fabriquant de niche de basses haut de gamme à manche conducteurs et bois précieux, Warwick est maintenant prête pour un nouveau bond en avant.
L’un des facteurs clés dans la détermination de ce changement de stratégie est la collaboration de Warwick avec le gros importateur américain Dana B Goods, à qui est confiée la distribution de la marque outre-atlantique.
Le constructeur européen va très vite parvenir à réaliser le plus gros de son chiffre d’affaires sur le marché américain.
Jusque là, le distributeur pour les états-Unis était Kaman. Cette société était également le distributeur des amplis Trace Elliott, distribués aux états-Unis par Kaman et en Allemagne par Warwick (collaboration croisée).
Mais Warwick décide à la même époque de se lancer dans le marché des amplis basses avec une gamme propre et arrête logiquement de distribuer la gamme Trace Elliot pour faire de la place à ses futurs produits. En conséquence, les relations entre Kaman et Warwick se détériorent.
Dana B. Goods prend ainsi la place de Kaman en 1993 et distribue la gamme Warwick aux Etats-Unis.
La culture de cette société est axée sur la rentabilité et l’augmentation des parts de marché, ce qui contribue au changement de stratégie de Warwick vers les produits industriels de masse. Dana B. Goods est aussi une société appartenant au groupe Seymour Duncan ce qui fait de l’américain un partenaire de poids et un actionnaire important dont l’influence stratégique est rapidement sensible chez Warwick.
Cette participation ne se traduit pas pour autant par l’adoption immédiate de micros Seymour Duncan, disponibles cependant sur demande. Quelques années plus tard, certains modèles seront équipés d’origine de micros et de préamplis Seymour Duncan.
Au-delà des goûts personnels et de la nostalgie d’un passé plus poétique, il faut reconnaitre que Warwick a réussi sa mutation et est en mesure d’offrir une gamme accessible de bolt-on de bonne qualité. La marque traverse cette époque beaucoup mieux que certains de ses prestigieux concurrents des premières heures, sur le plan de la santé de l’entreprise en tout cas.

Fabriqués par des machines à partir de 1995, les instruments à manche conducteur pâtissent fortement du changement. Bien que les Streamer S1, S2, Thumb NT et Dolphin restent des instruments d’un niveau certain, il n’est désormais plus possible de taire la différence de qualité avec les exemplaires plus âgés faits à la main à petite échelle.

Pendant cette période, MEC développe de nouvelles électroniques à trois bandes, alimentées en 18 volts, pour équiper le haut de gamme, à l’exception de la Dolphin.

THUMB BOLTON 1995-1997
A peine un an après son introduction, la Thumb BO est modifiée, avec le remplacement du noyer par le bubinga pour le corps. La BO se rapproche donc un peu de la NT, et cette génération au son remarquable est probablement la plus recherchée aujourd’hui. Ces modèles en bubinga sont rares.

5 cordes en bubinga

CORVETTE STANDARD 1995-1997
L’évolution de la Corvette est plutôt complexe. Fin 1994, la Proline est modifiée, et la Standard est introduite.
La forme du corps subit un léger lifting, mais la Standard reconduit en fait toutes les caractéristiques de la première série de Proline.
Une alternative au corps en frêne est introduite avec du bubinga. Quelques exemplaires seront aussi produits en cerisier, difficiles à identifier car l’aspect est alors proche du frêne.
En plus de la version passive, il y a aussi une version avec les micros actifs MEC et l’électronique deux bandes.
La Standard est d’office disponible en 4, 5 et 6 cordes.

Modèle en frêne passif (3 contrôles simples)

Modèle bubinga actif (contrôles de tonalité concentriques)

CORVETTE PROLINE 1995-1997
La deuxième série de Proline diffère de la précédente par son corps en érable flammé ou ondé.
Les micros sont normalement passifs, et l’électronique active, mais des modèles tout actif sont également produits. Disponible en 4, 5 et 6 cordes.

Proline corps érable :

STREAMER PRO-M 1996-1997
Ce modèle garde la forme des Streamer Bolt-On et leur manche mais y ajoute le bois du corps (érable flammé) et la configuration micro de la Fortress Masterman, le Twin-Jazz seul. Disponible en 4 et 5 cordes. Certains exemplaires n’ont qu’un seul circuit d’égalisation, d’autres ont les deux de la Masterman.

Une Pro-M 5 cordes avec la double égalisation

NOUVEAU TRUSSROD 1996-1997
Les Warwick avaient jusque la un trussrod extractible, ce qui est très pratique en cas de casse de l’élément.
C’est vers 1996 que cet élément change pour devenir :
– fixe (plus possible de le changer sans décoller la touche)
– plus costaud, peut-être pour prévoir l’évolution à venir des manches.

STREAMER LX 1997
La LX naît des cendres de la Streamer Bolt-On est en est extrêmement proche. Seule différence, le corps est en érable flammé (fin du cerisier chez Warwick donc). La version 4-cordes a été presque ignorée par le public, tandis que les 5 et 6 se sont mieux vendues.
Détail intéressant : les 5 et 6 cordes sont également disponibles avec un manche large “broadneck”, ce qui est une première. Par contre, l’option manche érable de la Streamer BO disparaît.

Streamer LX 5 cordes de 97, corps érable et manche wengé

FORTRESS FLASHBACK 1996-1997
Une expérience unique dans l’histoire de Warwick. Warwick tente un mélange osé entre la forme originale de la Fortress et une robe de style vintage.
Le corps en frêne américain “swamp ash” avec un traitement sablé verni qui souligne les veines prononcées de ce bois, pickguard perlé (une première et même unique apparition du pickguard sur une Wick !), le manche wengé est identique à celui des Fortress One et Masterman.
Les micros en baton chromés “lipstick” sont : un J très proche du manche et un double J splittable collé au chevalet.
C’est sans doute la seule Warwick de l’histoire à proposer un son dont les médiums sont en retrait au profit des graves et des aigus. En configuration totalement passive, on n’est pas bien loin du concept d’une Jazz Bass (qui aurait mangé un peu de wengé au petit-déjeuner).
Le chevalet 2TEK est original, avec des pontets individuels et des cordes qui traversent le corps. Les ultimes exemplaires de la Flashback seront équipés du chevalet deux pièces standard après épuisement du lot de 2TEK prévus initialement.
Ce modèle a été à peu près ignoré en Europe, mais a eu un peu plus de succès aux états-Unis, look “à l’américaine” oblige.

1997-1998 Just-A-Nut2, Ovangkol et Neo-Metal
Dans la période 97-98 Warwick apporte deux modifications aux manches qui, paradoxalement, feront encore plus de bruit que le déménagement de 1995 vers l’ex-RDA.
La modification du sillet a probablement causé beaucoup plus de discussions qu’elle n’a eu d’impact réel sur le son. Le nouveau sillet n’est plus en laiton, mais composé d’un alliage à base de graphite. Certainement moins cher à produire, ce changement est une opération logique.
On ne peut donc plus régler individuellement la hauteur des cordes au sillet. Par contre, il n’est plus nécessaire de détendre et déplacer chaque corde pour en régler la hauteur (mais les détendre reste fortement conseillé pour ne pas casser le JAN2 qui est fragile). Le réglage de hauteur n’est plus fait par crans comme le sillet laiton (hausse ou baisse pas demi tour de la vis) mais variable de façon continue, ce qui constitue une amélioration. Ce sillet va être monté sur de nombreux modèles et présente de bonne qualités sonores (plus de vibrations des cordes à vide) et une latitude de réglage suffisante. Il permet aussi de diminuer l’angle que fait la tête avec le manche (gain de bois). Par contre, sa grande fragilité et ses bords désagréables feront qu’il ne sera pas regretté lors de son remplacement par le Just-A-Nut 3, presque dix ans plus tard.

Le Just-A-Nut 1

Le Just-A-Nut 2

Deuxième modification du manche, majeure cette fois-ci, le wengé du manche disparaît et ne subsiste que pour la touche.
Le wenge est en effet devenu une essence protégée car en voie de disparition, de plus, les pays africains qui le produisent sont dans des situations politiques instables. En raison de cette pénurie, qui fait flamber les coûts, il devient nécessaire de trouver une alternative au wengé.
Le choix se porte sur l’ovangkol, bois de la famille du bubinga. En termes de son, c’est un peu différent du wenge, moins hargneux, et beaucoup plus lisse et doux au toucher. L’ovangkol est aussi moins stable que le wengé, ce que Warwick pallie
– en ayant introduit le trussrod double action un peu auparavant
– en augmentant la section du manche qui s’épaissit surtout au niveau des cordes extérieures (profil en U au lieu du C précédent).
L’ovangkol (appelé aussi Shedua ou Amazaque) était déjà utilisé depuis un certain temps par Wal. Le wenge reste au niveau de la touche qui perd un peu d’épaisseur et est désormais coupée sur quartier pour augmenter la rigidité de l’ensemble. Le wengé disparaît rapidement du dos de tous les manches, sauf pour la Streamer Stage 2 et la Dolphin qui conservent un peu de wengé quelques années encore..
Avec l’introduction de l’ovangkol s’achéve la démarche de standardisation des manches qui a commencé quelques années plus tôt.
La largeur au sillet et l’espacement des cordes deviennent les mêmes pour tous les modèles, mis à part les versions broadneck et la Dolphin 4 cordes qui garde son sillet large.

Le manche wengé

Le manche ovagkol

L’introduction du Just-A-Nut II précède celle du manche ovangkol, il y a donc des basses qui ont encore un manche tout wengé et un Just-A-Nut 2 graphite (1998-1999).
Autre évolution mineure cette fois-ci, à partir de 1998, Warwick ne monte plus les straplocks Dunlop encastrés. Les modèles de cette époque n’ont que de simple pins, avant l’arrivée de straplocks Warwick.

Pendant cette période, Warwick change également une nouvelle fois sa stratégie marketing. Historiquement, Warwick s’était adressée à un public relativement agé (pas les tout jeunes quoi), plutôt aisé et sensible à l’image haut de gamme véhiculée par la marque. Les prix, s’ils n’étaient pas prohibitifs, n’étaient sans doute pas adaptés à une cible populaire.
Comme mentionné ci-dessus, c’est avec l’introduction des modèles bolt-on que Warwick cesse d’être une marque de niche.Les nouveaux clients de Warwick sont plus jeunes, et l’image de la marque s’adapte automatiquement. Un nombre croissant de nouveaux clients viennent de styles musicaux plus lourd, plus modernes, en particulier la vague néo-metal qui nait sur le sol américain. Dès la seconde moitié des années 90, des groupes en vogue s’affichent dans les clips vidéos avec des Warwick, en particulier des Thumb et des Stage 2 (Incubus et Limb Bizkit par exemple).
A cette période, Warwick monopolise fréquemment la couverture du magazine Bass Player. Il est intéressant d’examiner l’évolution de cette image publicitaire, qui se déplace en phase avec l’élargissement à un public plus jeune et l’ouverture vers le milieu du rock lourd.
Ce phénomène est très évident aux états-Unis. Grâce également à la généralisation progressive de l’Internet et des sites dédiés à la basse, on assiste outre-atlantique à une véritable Warwick-mania. Indépendamment des considérations personnelles sur ce phénomène, on peut reconnaître que Warwick est peut-être la seule marque non américaine avec Marshall, qui a vraiment fait une percée sur le marché américain dont le marché a toujours été dominé par les producteurs nationaux.
Fait intéressant, cette explosion se produit à l’étranger alors que Warwick traverse peut-être la période la plus sombre de son histoire dans plusieurs pays européens. Par désaffection du public, qui a des gouts un peu différents des américains, les Warwick vont se raréfier dans les magasins d’instruments. Cela est particulièrement vrai pour les modèles chers à manche conducteur, beaucoup mieux vendus aux USA.
Cette crise dure pendant quelques années jusqu’à ce que le boom musical en provenance des états-Unis atteigne le vieux continent. Certains nouveaux modèles vont également contribuer à la remise en selle de Warwick en Europe.
Aujourd’hui, on associe facilement le grognement reconnaissable des Warwick aux genres rock, metal, voire plus extreme. Pourtant, pendant de nombreuses années ce n’était pas le cas. Des Warwicks plutôt agressives et présentes dans le mix comme la Thumb ou la SS2, étaient auparavant l’apanage de nombreux bassistes pop, fusion, funk, jazz, et beaucoup plus rarement rarement dans les mains de métalleux ou de punk.
Il aura suffit d’une stratégie commerciale pour modifier l’image des basses Warwick, image qui prévaut encore aujourd’hui dans de nombreux esprits.

STREAMER STAGE 1 1998-présent
Les trois bandes de wenge de la Stage 1 s’affinent une dernière fois pour devenir de simple feuilles. On peut désormais parler d’un manche tout érable, à la fois pour le son et les propriétés mécaniques.

THUMB NT 1998-2001
Après près de 15 années de loyaux services, le wengé du manche de la Thumb Bass prend sa retraite. Il est remplacé par de l’ovangkol, toujours associé au bubinga pour l’instant et toujours en 7 pièces. La Thumb devient la première basse Warwick à manche conducteur qui n’a plus de wengé à part sur la touche.

Les micros sont repositionné en conséquence pour rééquilibré le son (si tant est qu’on puisse parler d’équilibre pour le son unique de la Thumb). Sur la 4-cordes, l’angle du micro chevalet est atténué, et celui des deux micros de la 5 cordes augmente. En fait, on peut dire que l’angle des micros de la nouvelle 5 cordes est celui du micro chevalet de l’ancienne 4 cordes.

DOLPHIN PRO I 1998-2001
En 1998, Warwick cesse d’utiliser le boiré pour le corps de la Dolphin. L’ovangkol est choisi pour les ailes du corps et le bloc central de la table, le manche restant identique (4 bandes de wengé et 3 de zebrano).
La Dolphin ayant toujours été produit en volume confidentiel, les modèles originels en boiré sont très recherchés pour leur rareté.

STREAMER STAGE 2 1998-2001
La Stage 2 continue d’utiliser le Wenge pour son manche, qui pour une fois, n’est pas le même que la Thumb.

CORVETTE FNA 1998-2003
La genèse de cet instrument est très curieuse.
Le modèle devait initialement se nommer “Altus”, mais Warwick n’a pas pu le choisir car il existait chez un autre constructeur.
L’acronyme FNA est diversement interprété comme “Fucking not Altus” ou “Formerly Named Altus”.
Un outil intéressant, cependant, qui introduit des nouveautés notables. La forme est celle de la Corvette, avec corps en frêne américain et table en érable flammée, séparés par une fine couche de noyer.
Les nouveautés les plus importantes se situent au niveau de l’électronique.
La FNA propose un nouveau micro double bobinage passif à gros plots alnico, similaire à celui des Musicman et au même emplacement qu’une Stingray.
L’électronique est signée Seymour Duncan (rappelez vous le partenariat évoqué plus haut), préampli 3 bandes avec preset slap enclenchable sur le push/pull du volume. Elle est également disponible en 5 cordes.
Les premiers exemplaires ont un manche en wengé mais le modèle passe rapidement à l’ovangkol.

THUMB BOLTON 1998-
La Thumb BO est maintenant intégralement en ovangkol, à part la touche wengé. Ce modèle aura beaucoup changé au niveau des bois, noyer puis bubinga puis ovangkol pour le corps, wengé puis ovangkol pour le manche. L’accastillage chromé des versions précédentes cède la place au noir, comme sa grande soeur NT.

1998-2003 – Rationalisation de la gamme bolt-on

STREAMER LX 1998-2003
Le manche passe du wengé à l’ovangkol. Fin de la production du modèle en 2003.

STREAMER M PRO 1998-2001
Le manche passe du wengé à l’ovangkol. Fin de la production du modèle en 2001.

FORTRESS ONE 1998-2001
Le manche passe du wengé à l’ovangkol. Fin de la production du modèle en 2001.

FORTRESS MASTERMAN 1998-2001
Le manche passe du wengé à l’ovangkol. Fin de la production du modèle en 2001.

FORTRESS FLASHBACK 1998-1999
Le manche passe du wengé à l’ovangkol. Fin de la production du modèle en 1999.

STREAMER STANDARD 1999-2002
Warwick crée un modèle à bas prix, à la fois pour remplacer les Fortress et pour commencer à se positionner sur l’entrée de gamme. La Streamer Standard a les contours de la Streamer mais pas son corps concave travaillé. Le bois utilisé pour le corps est le carolena, une variété de pin. Le manche est en ovangkol.
L’accastillage est simplifié, surtout le chevalet de type Fender (pas de chevalet 3D en deux pièces).
Disponible avec un ou deux humbuckers, l’électronique est passive. CE modèle peut être considéré à tous égards, comme le véritable précurseur de la gamme Rockbass. La production s’arrête d’ailleurs en 2001, juste avant le lancement des Rockbass.

Streamer Standard 2 micros

CORVETTE FNA JAZZMAN 1999-2006
En 1999, est introduite la configuration “Jazzman” qui n’a pas de rapport avec le style de musique mais signale la présence d’un micro Jazz et d’un humbucker de type Musicman. La différence par rapport à la FNA est simplement l’ajout d’un micro manche en J, passif à paires de petits plots (façon Fender).
L’électronique est comme la FNA un préampli Seymour Duncan 3 bandes sur les modèles de premières années, qui sera remplacé par un équivalent MEC vers 2002..

STREAMER JAZZMAN 1999-présent
Juste après la Corvette,c’est au tour de la Streamer LX de proposer la configuration Jazzman.
Les bois sont ceux de la Corvette (frêne avec table érable) à la légère différence que, sur la Streamer, la table est nettement plus épaisse et fait quasiment la moitié de l’épaisseur du corps.
Disponibles en 4 et 5-cordes, ce modèle et sa soeur Corvette ont bénéficié d’un grand succès commercial.

INFINITY LTD 1999-présent
L’histoire de l’Infinity est complexe. Elle commence avec le prototype Infinette du début des années 90 (CF première partie). Warwick remet le couvert en 1999 et fabrique à nouveau, à des fins de démonstrations, quelques spécimens à la main, principalement pour les salons. En 2000 le modèle Infinity est intégré au catalogue, au sommet de la gamme (même si elles sont produites en très petites quantités). Le manche est en érable moucheté avec bandes de noyer. Le corps est semi creux en ovangkol avec une table en érable moucheté ou flammé. Fait rare, la touche de l’Infinity est en palissandre et avec sa configuration micro moins proche du chevalet que la Dolphin, elle sonne plus doux, que les autres modèles à manche conducteur.
Une version à manche collé (SN) de l’Infinity sera produite pendant deux ou trois années. Ce modèle plutôt rare a un corps en zebrano et un manche ovangkol à touche wengé.

Infinity LTD 5-cordes

VAMPYRE et KATANA 2001-2002
Les années 2001-2002 sont marquées par plusieurs innovations. Après presque 10 ans sans inventer de nouveau design, les nouveaux modèles étant conçus sur la base des formes déjà disponibles, Warwick présente à une courte distance deux nouvelles formes : la Vampyre et la Katana, modèles à manche conducteurs tous les deux.
La Vampyre est en frêne/table érable, manche en érable, avec une touche ébène, la configuration micros de la Dolphin et un préampli 3 bandes MEC. La Katana est en frêne avec table érable, manche érable et touche ébène, configuration micro JJ très espacés et préampli 3 bandes. Ces deux modèles seront déclinés plus tard en version bolt-on et à manche collé (Vampyre uniquement), mais ces versions auront une durée de vie très courte.

Warwick se met aussi à produire régulièrement des éditions limitées annuelles avec des choix de bois exceptionnels ou des mariages improbables entre l’électronique d’un modèle et le corps d’un autre.
La Streamer Standard, les Fortress et la Streamer Pro-M diparaissent pour laisser le champ libre à la gamme lowcost Rockbass.

ROCKBASS 2002: La Chinese Connection
En 2002, la division “Rockbass by Warwick” est lancée. Construites en Chine, les base Rockbass constitue la nouvelle entrée de gamme, à des tarifs très bas, jamais atteints par la marque auparavant.
La gamme Rockbass propose des copies bon marché des modèles Streamer Standard, Corvette et Fortress, sans la moindre caractéristique des modèles allemands pour la lutherie, réalisée avec des essences banales (aulne, érable, et palissandre).
Avec Rockbass, l’expansion de la gamme vers le bas est terminée. Il est intéressant de noter que la division Chinoise de Warwick avait officiellement été créée depuis 1996.

THUMB NT 2001-
En 2001, la Thumb change à nouveau. Le manche 7-pièce est abandonné, et remplacé par 5 pièces d’ovangkol. Le wengé disparaît également de la touche qui est en ébène indonésien (ébène tigré). C’est la première fois que la Thumb n’a pas de wengé en elle.

STREAMER STAGE 2 2001-2003
Les 3 bandes de wengé sont remplacés par de l’ovangkol.

Le manche ovangkol/afzelia

DOLPHIN PRO I 2001-2003
Les 3 bandes de wengé sont remplacés par de l’ovangkol.

AUJOURD’HUI
La gamme actuelle est toujours composée des derniers modèles détaillés ci-dessus.

En vrac, on peut citer les événements récents intéressants, qui sont aisés à trouver sur Internet aujourd’hui :
– 2008 : Corvette Taranis, corps frêne, micros passif MM+J à gros plots, modèles orienté down-tuning (BEAD pour la 4 cordes)
– 2008 : Vampyre Dark Lord, modèle pour l’accordage ultra bas F#-B-E-A, diapason 35 pouces
– 2008 : modèle signature Jack Bruce, forme type Gibson SG, deux micros simples à l’ancienne, manche conducteur, corps bubinga, 4 cordes frettée et fretless
– 2008 : choix en option possible du diapason, de 30 à 35 pouces
– 2008 : basse électro-accoustique “Alien” 4 cordes frettée ou fretless, 5 cordes en 2010
– 2009 : le profil des manche s’affine pour revenir au C de l’époque des manche wengé
– 2009 : réapparition de la Streamer LX
– 2010 : les Corvettes Standard, entrée de gamme des Warwick allemandes, sont désormais produites en Corée
– 2011 : élargissement tous azimuts de la gamme coréenne. La descente aux enfers continue…

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Voila, c’est fini. Vous en savez désormais (presque) autant que moi sur les Warwick !

kascollet

Published by

Ephy

Bass Forever !